Voyage d'Une S'habael
Dans la Vallée du Salval vit le peuple des S’habael. Peuple calme et coupé du monde, ils ont la particularité de vivre en harmonie avec l’Esprit d’un de leurs ancêtres, comme deux âmes dans le même corps. C’est ainsi que Nimÿe vit avec Elyrr, son ancêtre et mentor afin de devenir la Guérisseuse du village.
La jeune femme va entreprendre un voyage vers l’est par delà les montagnes, accompagnée de son fidèle compagnon à quatre pattes, ses frères aînés et du fils du chef de leur village, pour se rendre dans les Terres Royales afin de les aider à terrasser une effroyable épidémie qui décime la population de leur Capitale et qui menace le royaume tout entier. Au cours de son séjour, Nimÿe va devoir se surpasser pour gagner l’estime et surtout le respect des habitants du royaume, et du Shah qui se montre réticent à l’idée de laisser le sort de l’état entre les mains d’une femme. Plongée dans une société qu’elle ne comprend pas, Nimÿe va quand même tout risquer pour accomplir son devoir…
Langue originale: Français.
Ce livre était autrefois publié aux Éditions de Beauvilliers, mais suite à un désaccord, mes droits m'ont été réstitués. Le texte est en cours de réécriture. Tous droits réservés.
Prologue original ci-dessous !
L’hiver n’est pas encore fini dans la Vallée du Salval, mais le ciel se montre clément ; un soleil doux et des pluies de temps à autre. Un temps propice à mon apprentissage. Elyrr me réveille tôt le matin plusieurs fois par semaine, pour aller dans la forêt, et me parler des plantes. Nous passons toutes nos journées seules, éloignées du village. Cela fait du bien, surtout après le début d’hiver rude que nous avons eu cette année. J’ai eu beaucoup plus de malades que d’habitude à l’Herbica ; mais je n’ai perdu personne, même s’il s’en est fallu de peu pour le petit Merl, qui a failli succomber à sa pneumonie. Heureusement, Elyrr était là pour me soutenir et m’aider à procurer les soins qu’il fallait. J’ai vraiment de la chance qu’elle m’ait choisi…
Aujourd’hui, elle m’a mené près d’un petit étang au coeur de la forêt, et me fait un cours sur les diverses algues qui y poussent. J’avoue que je ne suis pas très attentive, je suis très préoccupée par les préparatifs de mon anniversaire. Je vais avoir vingt ans, ce qui signifie que je vais officiellement être adulte. J’aurais le droit de me marier (même si ce n’est pas dans mes plans pour l’instant), de quitter le village, ou encore de prendre un apprenti pour m’assister. Je repense à la fête d’anniversaire de Lioles et Lanwyn, mes frères.
Tout le village était venu pour Lanwyn, nous avons fait un banquet qui a duré quatre jours. Tout le monde était tellement ivre qu’ils n’ont même pas remarqué que j’avais piqué un peu de bière. J’avais seulement treize ans à ce moment, il m’était donc interdit de boire.
Lorsque Lioles a fêté ses vingt ans, j’en avais moi même dix-sept et j’avais pu beaucoup plus profiter du repas et des boissons. Des habitants des villages voisins étaient là, et je me souviens m’être réveillée le lendemain aux côtés d’un jeune homme très charmant. Je ne me souviens plus vraiment son nom, mais je pourrais reconnaître son visage entre mille.
Elyrr m’avait un peu sermonné ce jour-là ; à son époque c’était très déplacé et vulgaire. Elle ne m’a plus adressé la parole pendant quelques jours, et a ensuite été assez désagréable pendant encore plusieurs jours jusqu’à ce qu’elle ait enfin décidé de me parler à nouveau. Et encore après, elle a été très ennuyante dès que j’approchais d’un être de sexe masculin d’à-peuprès mon âge. Heureusement après une longue conversation, elle a compris qu’il n’y avait rien de mal. Tout du moins elle a fait semblant et a promis de me laisser tranquille sur ce point.
Elyrr avait vécu il y a à peu près trois cent cinquante ans, nous n’avons jamais vraiment fait le calcul. Et c’était la première fois qu’elle devenait l’Esprit de quelqu’un. Elle savait comment cela faisait d’en avoir un, mais pas d’en être un. Elle était parfois assez dure avec moi au début. Mais maintenant, nous ne faisons vraiment plus qu’un, et c’est à la fois une deuxième mère, une mentore, et une amie. Lorsqu’elle m’apparaît, dans mes rêves, je la vois comme une jeune femme d’environ trente ans, avec de longs cheveux bruns, la peau très blanche, de magnifiques yeux violets et un visage très fin. Elle est tout le temps vêtue d’une robe beige en lin lui arrivant aux genoux et de sandales en cuir comme nous en avons encore maintenant. Elle m’a déjà beaucoup parlé de sa vie. Quand elle était de ce monde, le village était beaucoup plus petit. Elle a été mariée et a eu trois filles et un garçon. Elle avait elle-même appris tout ce qu’elle savait sur les plantes de son Esprit, qui était simplement son arrière-arrière-arrière-grand-père. Et c’est elle qui m’a mené dans cette vocation, herboriste…
In the Valley of Salval live the S’habael, a calm nation cut off from the rest of the world. They have the peculiarity of living in harmony with the Spirit of one of their ancestors. Like two souls sharing one body. This is how Nimÿe lives with Elyrr, her ancestor and mentor, so that she can become the Healer of the village.
The young woman will begin her journey in the East beyond the mountains, followed by her four-legged companion, her brothers, and the village’s chief’s eldest son. They are on their way to go to the Royal Lands and help to face a terrible epidemic which is exterminating the capital’s population and threatening the entire kingdom. During her stay, Nimÿe will have to surpass her own limits to gain the approval, but mostly the respect, of the people and the Shah, who is reluctant to leave the country’s fate in the hands of a woman. Lost in a society she doesn’t understand, Nimÿe will do everything she can to fullfill her duty…
Original Language: French.
This text used to be published at the Éditions de Beauvilliers publishing house but following a disagreement, my rights were transfered back to me. It is currently under rewriting. All rights reserved.
Original prologue down below and you can find here a second writing sample translated into English.
Winter isn’t over yet in the Valley of the Salval, but the sky is clement; a pleasant sun and a bit of rain every now and then. A good weather for me to learn. Elyrr wakes me up early multiple times during the week to go to the forest and talk about plants. We spend all of our days alone, away from the village. It feels really good, especially after how harsh winter began this year. I had a lot of sick people at the Herbica, more than usual; but I didn’t lose anyone, even if little Merl almost died of his pneumonia. Fortunately, Elyrr was here to support me, and help me with the treatments. I am very lucky she chose me…
Today, she took me to a small pond at the heart of the forest, and is giving me a class about the diverse algaes growing here. I have to confess I am not really attentive, I am very preoccupied by the preparations for my birthday. I am going to be twenty, which means that I am finally going to be an official adult. I will have the right to get married (even if it’s not in my plans for now), and to leave the village or even to take an apprentice of my own. My thoughts wander and I think again about my brother’s birthdays, Lioles and Lanwyn.
The whole village came for Lanwyn, we made a feast which lasted for four days. Everybody was so drunk that nobody noticed that I stole some beer. I was only thirtheen at the time and I wasn’t allowed to drink.
When Lioles celebrated his twentieth birthday, I was seventeen and I was able to enjoy the feast and the drinks way more. People from near towns were here, and I remember waking up next to a very charming young man. I can’t really remember his name, but I could recognize his face amongst thousands others.
Elyrr lectured me that day; during her time it was very inappropriate and vulgar. She refused to speak to me for a few days, and then she was very rude for a few days again. But even after that, she was very annoying every time I came too close to a male being around my age. Fortunately, after a long talk, she understood that there was nothing wrong. At least she pretended to understand and promised to leave me alone about that.
Elyrr lived three hundred and fifty years before me. More or less. We never really counted. And it was her first time becoming someone else’s Spirit. Of course she knew how it was to have one, but not to be one. At the beginning she was sometimes very hard on me. But now, we truly are one. She is at the same time a second mother, a mentor and a friend. When I see her in my dreams, I see her in her thirties, with long brown hair, a very pale skin, beautiful purple eyes and a thin face. She is always wearing a beige dress that goes down to her knees and sandals like the ones we’re still making today. She talked to me a lot about her life. When she was alive, the village was way smaller. She was married and she had three daughters and one son. She learned everything she knew about plants from her own Spirit, who was her great, great, great, great-grandfather. And she is the one who led me to this vocation, being a herbalist…